mardi 25 décembre 2012

Avis sur le musée Nissim de Camondo

Avis sur le musée Nissim de Camondo, une demeure du XVIIIe siècle : est-il à voir ou non ?
Qu'on soit passionné par l'art du XVIIIe siècle ou non, ce musée est vraiment à visiter !

Moïse de Camondo est un collectionneur qui a reconstitué une demeure de la grande bourgeoisie du XVIIIe siècle dans un hôtel particulier en bordure du parc Monceau. Toutes les pièces sont fidèles à cette époque et nous font découvrir la vie de cette classe sociale riche et puissante, notamment à travers les pièces liées à la domesticité, à l'apparat et à la réception.




On y découvre les objets quotidiens comme la décoration (les tableaux, les sculptures) et le mobilier dans une architecture et un design préservé, complétés par un jardin à la française donnant sur le parc Monceau.








Pour tout achat de billet, un audioguide est prêté et permet de visiter la maison au fil des pièces et de découvrir chaque objet en détails. Une initiative assez unique et très appréciable, qui fait que la visite du musée Camondo peut vous prendre facilement l'après-midi entier.







Ce musée a été fondé par Moïse de Camondo en l'honneur de son fils Nissim mort au combat, l'ouverture en 1936 à la mort de Moïse s'est fait à la condition sine qua non que la demeure et sa collection reste en l'état. La visite permet une découverte très large de la grande époque du goût à la française, lorsque Paris était le centre européen de l'art.





Infos pratiques sur le musée Nissim de Camondo :
Ouvert du mercredi au dimanche de 10h à 17h30
7,5€ - TR 5,5€












Constance Jacquot


dimanche 16 décembre 2012

Avis sur l'expo "L'art en guerre" au musée d'Art Moderne de la Ville de Paris

Avis sur l'expo "L'Art en guerre" au MAM : est-elle à voir ou non ?

A voir ! C'est une exposition très forte qui met en parallèle un événement historique de premier plan et sa production artistique et démontre que l'art est la plus haute manifestation de l'humanité, car il résiste même en tant de dictature destructrice.

L'expo "L'Art en guerre" du MAM présente l'oeuvre artistique en France qui a échappé au contrôle de l'occupant allemand, du Reich et du gouvernement collaboratif, pendant la seconde guerre mondiale.
La chronologie de l'exposition correspond aux différents évènements qui sont survenus dans l'histoire de cette guerre : la déportation, la résistance, la libération etc...  appuyée par des documents tels que photographies, décrets et affiches officiels.

A l'occasion de cette visite, j'ai découvert la nouvelle identité graphique du musée d'Art Moderne. La scénographie est aussi innovante pour le musée et m'a un peu rappelé ce qu'on peut voir au Grand Palais ou au musée du Luxembourg. Les murs sont dans tons gris, les pièces sont plutôt en longueur, un peu sombres. Le rendu est assez esthétique.
Chaque salle suit une thématique ou un moment de l'histoire. Elles sont de bonne taille, c'est à dire pas trop longue à parcourir, ce qui rend la visite dynamique. L'accrochage est par contre très dense, je trouve ça fatiguant personnellement. Les panneaux accompagnant la visite ne sont pas avares d'explication et on s'immerge ainsi facilement dans chaque salle.

L'exposition ouvre sur une salle sensée rappeler l'ambiance de la grande retrospective internationale du surréalisme de Paris de 1938, qui avait réunit des artistes très politisés de l'époque. Ce choix fait office d'introduction prémonitoire à l'exposition. Si la tentative est originale, je ne suis pas convaincue du rendu.

Les salles de "L'Art en guerre" abordent de nombreux thèmes, ceux qui m'ont le plus marquée :
  • Les artistes dans les camps. Ils produisaient pour s'échapper de leur insoutenable situation et conserver une dignité et une humanité. Leur histoire m'a fascinée et m'a d'autant plus convaincu que l'art est l'une des plus haute manifestation de l'esprit humain et que c'est l'élément clé qui  nous différencie des animaux. Les panneaux explicatifs décrivaient une production étonnante par son choix (par défaut) de matériaux et media, j'ai justement été un peu déçue car cette variété écrite n'est pas montrée dans le choix d'oeuvres.
  • Les artistes qui se sont cachés en France. Leur productivité a été importante, envers et contre tout. Leur créativité s'est comme débattue contre le joug intellectuel du nazisme. Là encore, la manifestation de l'art comme lutte pour garder son humanité m'a touché. Une salle est dédiée à Picasso pour illustrer cette production à travers un choix d'oeuvres très éclectique. Une autre est dédiée à la galeriste Jeanne Bucher qui a eut le courage de protéger les artistes "résistants".
Infos pratiques de l'expo "L'Art en guerre" au musée d'Art Moderne de la Ville de Paris
Du 12 octobre 2012 au 17 février 2013
Temps de visite : 1h, mais on peut y passer facilement 1h30
Du mardi au dimanche de 10h à 18h, nocturne jusqu'à 22h le jeudi
Visites guidées sans réservation : mardi 14h30, mercredi 12h30, jeudi 17h et 19h, samedi 16h, dimanche 14h30 et 16h.
Tarifs très corrects : 11€ / 8€ / 5,5€ (-26 ans) Accès aux expos permanentes gratuit

Le petit livret de l'exposition "L'Art en guerre" coûte le prix dérisoire de 3€ !!!

Toutes les informations sur le site du musée d'Art Moderne de la ville de Paris

Constance Jacquot

dimanche 25 novembre 2012

Avis sur l'expo de Fabrice Hyber "Matières premières" au Palais de Tokyo

Avis sur l'expo de Fabrice Hyber "Matières premières"  au Palais de Tokyo : est-elle à voir ou non ?
A voir : c'est une claque d'inventivité et de créativité !

Fabrice Hyber (né en 1961) est en perpétuelle création. Les oeuvres présentées dans cette exposition du Palais de Tokyo montre ce processus de matérialisation des idées et d'hybridation d'idées.

L'installation de l'expo est originale et significative. Les salles présentent chacune un pan du travail actuel ou passé de Fabrice Hyber, autour d'un thème ou d'un objectif. Elles sont surplombées d'une passerelle qui les relie (en faisant le tour de l'expo) et nous permet d'adopter un nouveau point de vue sur les oeuvres (d'en haut) et de les voir comme des ensembles, des paysages.

La première salle contient des peintures "homéopathiques", travaux préparatoires de l'exposition composés de dessins, collages, annotations, coups de pinceaux. Préparatoire au travail de Fabrice Hyber, mais aussi pour préparer le spectateurs à ce qu'il va voir, l'introduire dans l'oeuvre d'Hyber "en douceur" grâce au format encore conventionnel, en 2D.


Un mètre carré de rouge à lèvres
Un mètre carré de rouge à lèvres est un panneau de bois d'1m2 recouvert de rouge à lèvres. J'ai aimé l'utilisation d'un support géométrique, stricte, rationnelle, avec un médium sensuel et tendre, le rouge à lèvres.
Les cartels sont très créatifs aussi, simplement écrits au mur. Je suis habituée des expos d'art contemporain et quand bien même cette idée de présentation m'a beaucoup surpris.

La deuxième salle nous fait rentrer physiquement dans les oeuvres. La première est intitulée Les linges. Les draps sont légers, on peut les toucher et se les approprier.


La deuxième oeuvre, Climat, fonctionne sur le même principe : les frigidaires contenus dans cette petite pièce peuvent être modulés à souhait.

La troisième salle de l'expo de Fabrice Hyber est un espace éclectique, avec des aliments, des maisonnettes dans lesquels il faut pénétrer, de l'argent, des oeuvres.


L'oeuvre au concept le plus étonnant est pour moi La maison des vents : lorsqu'on ouvre la porte, le vent se déchaîne à l'intérieur. Fabrice Hyber a enfermé dans une maison cet élément naturel violent sans en réduire la puissance.

Informations pratiques sur l'expo de Fabrice Hyber "Matières premières" Palais de Tokyo :
Jusqu'au 7 janvier 2013
Ouvert de 12h à 00h tlj sauf mardi
Durée de la visite : selon l'intérêt, 20 à 45 min
Les tarifs du Palais de Tokyo on bien augmentés : plein tarif 10€, tarif réduit 8€, gratuit pour les -18 ans, les demandeurs d'emploi

Le Tokyopass vaut vraiment son prix car on ne peut pas voir tout le Palais de Tokyo en une seule visite ! De 10 à 35€ selon les tarifs.

lundi 19 novembre 2012

Palais de Tokyo "Imaginez l'imaginaire"

Avis sur les expositions du Palais de Tokyo, saison 2 : "Imaginez l'imaginaire" : que faut-il aller voir au Palais de Tokyo ?

Le Palais de Tokyo est devenu un véritable vivier de l'art contemporain en offrant de la place aux jeunes artistes de la Fondation Pierre Bergé - Yves Saint Laurent, en présentant des artistes inconnus en France comme le photographe croate Damir Ocko et en proposant le travail d'artistes confirmés, ancien ou créé spécialement pour le Palais de Tokyo.
Il y a de nombreuses oeuvres qui m'ont laissée perplexe, que je n'ai vraiment pas compris, ce qui est assez normal comme les travaux sont très contemporains. C'est pour cette raison que je n’inciterai pas tout le monde à y aller : il faut être préparer à ce qu'on va voir, à être dérouter, face au vide (cela dit, j'ai été infiniment surprise de croiser des familles). Il vaut mieux prendre le temps de découvrir les travaux guide en main (3 € à l'accueil). Certaines personnes visitent pour regarder, pour le beaux : elles risquent d'être déçues car on ne saisit pas le sens esthétique dans la plupart des modules. Je vais dans les expos pour comprendre, découvrir une pensée, et là je suis vraiment passée à côté des messages écris noir sur blanc dans le guide cité.
Il s'impose de fractionner la visite en plusieurs fois tant le Palais de Tokyo est grand et tant s'y repérer est difficile. De plus, certains travaux sont en construction ou en réaménagement.

La renaissance du Palais de Tokyo

Je rédige une série d'articles présentant les très nombreux modules de la saison d'automne-hiver 2012-2013 du nouveau Palais de Tokyo, « Imaginez l’imaginaire », dont la superficie passée de 8000 à 22000 m². Ils vous permettront de découvrir les différents espaces car cette nouvelle disposition est déroutante quand on a connu la version précédente, beaucoup plus petite.
Le Palais de Tokyo est un espace de découverte étrange en perpétuelle transformation
A mon grand regret, il n'y a plus de boutique d'objets d'art au Palais de Tokyo, juste un bookshop toujours riche de trouvailles complètement improbables et originales. Une nouvelle petite galerie d'objets, GDM, propose des oeuvres "grand public" par le prix et leur esthétique.

 

Les modules de la Fondation Pierre Bergé - Yves Saint Laurent

 

Installation "The Garden Of Eden"


The Garden of Eden est installé dans les entrailles sombres du Palais de Tokyo. Cette installation fait partie du projet international de la Galerie Utopia qui à travers la création d'un cinquantaine d'oeuvres d'artistes internationaux propose une vision de l'utopie, comme un jardin d'Eden contemporain.
Le décor du "Garden of Eden" invite à la rêverie et à l'espoir
Cette exposition m'a paru porteuse d'espoir, en utilisant des codes, des objets, des visuels qu'on reconnait immédiatement comme appartenant à notre époque. Je n'ai pas compris tous les travaux mais cela m'a beaucoup intéressée de voir que la création contemporain n'a pas de nationalité. On reconnait une oeuvre comme étant de l'art contemporain avant de lui attribuer une origine géographique ou culturelle.
Jusqu'au 19 novembre.

 

Thierry Liegois, The Uncanny Valley Saloon


Ce jeune artiste propose une installation glauque, dérangeante et qui sent la vinasse. J'y suis passée une première fois pour regarder les différents éléments qui la compose. Thierry Liegois utilise le son pour nous mettre dans cette situation de malaise. Les fois suivante, je l'ai traversée en courant !
Thierry Liegois a reçu le prix Tokyo Art School. Il s'agit d'une initiative du Palais de Tokyo qui invite des écoles d'arts plastiques dans les modules de la Fondation Pierre Bergé - Yves Saint Laurent. Un vrai tremplin grand public pour ces talents émergents...
Jusqu'au 19 novembre.

 

Les Dérives de l'imaginaire


C'est l'exposition principale du Palais de Tokyo qui présente le travail d'une vingtaine d'artistes contemporains. La pauvresse des cartels est à déplorer, il faut absolument se munir du guide (3 €). Je suis franchement passée à côté de la thématique donc je ne peux rien en dire de plus.
Jusqu'au 7 janvier.

 

Ulla von Brandengurg, Death of a King

Cette installation pétillante a été réalisé spécialement pour cet espace au Palais de Tokyo. L'artiste a peint une double rampe de skate de forme géométrique multicolore. C'est doucement psychédélique. J'ai essayé de m'imaginer la sensation que ces couleurs produiraient dans le cerveau d'un skateur en plein vitesse : ça doit donner un tourni psychédélique. Mais à pied, j'ai juste trouvé ça joli.



A voir aussi :
  • Des vidéos contemporaines croates
  • Neil Beloufa, Les inoubliables prises d'automne : des installations dégoulinantes et propres à la fois, très perturbantes et paradoxales. Jusqu'au 11 février.
  • Markus Schinwald, Overture : une installation juste à l'entrée du Palais de Tokyo dans un énorme cube de verre. Les autres éléments n'étaient pas disponibles. Jusqu'au 7 janvier.
  • Damien Ocko, The kingdom of Glottis : des collages et dessins autour de la musique, composés de partitions, et quelques photos à l'atmosphère irréelle, pour créer des paysages sonores. Jusqu'au 11 février.

 

La Creative Gallery Windows 8

A noter : Le Palais de Tokyo a également ouvert ses portes aux entreprises, notamment à Microsoft pour l'installation éphémère la Creative Gallery Windows 8. J'ai trouvé cela plutôt réussi en dépit de l'aspect commercial : quelques oeuvres et artistes convoqués pour l'occasion propose des découvertes intéressantes. Tout le monde est content : Windows fait sa pub, les jeunes artistes sont exposés, le Palais de Tokyo a des sous, le public découvrent de nouveaux travaux et peut essayer les tablettes.
Jusqu'au 18 novembre.


Informations pratiques sur le Palais de Tokyo :
Saison 2 : les modules cessent entre le 7 janvier et le 11 février 2013
Ouvert de 12h à 00h tlj sauf mardi
Les tarifs du Palais de Tokyo on bien augmentés : plein tarif 10€, tarif réduit 8€, gratuit pour les -18 ans, les demandeurs d'emploi

Le Tokyopass vaut vraiment son prix car on ne peut pas voir tout le Palais de Tokyo en une seule visite ! De 10 à 35€ selon les tarifs.

dimanche 18 novembre 2012

Sicis : des montres oeuvres d'art

Sicis est un joailler qui pour moi est au delà du luxe et du commercial. J'ai eu l'occasion de découvrir cette maison lors de l'ouverture de leur boutique parisienne rue François Ier le 15 novembre.

Sicis vient de Ravenna, en Italie, capitale de l'Empire Romain des Ve et VIe siècles, connue pour ses 8 mosaïques classées au patrimoine de l'UNESCO et son savoir-faire ancestrale dans ce domaine. Sicis utilise cette technique et ces artisans pour la création de leurs montres dont le fond du cadrant sont des mini-mosaïques. Ce sont des époustouflantes oeuvres d'art qui sont ainsi créées grâce à ce procédé, avec 9 différentes couleurs d'or et d'émail (seulement) composant des nuances à l'infini.
Entièrement faites à la main, les montres Sicis sont limitées à 10 exemplaires par modèle et numérotées.

 Je n'ai aucune idée du prix de montres d'exception, en tout cas ce sont des merveilles à admirer.

Collection Abstrait


Collection Florale



Collection Animaux (ma préférée)

J'adore la subtilité des cadres qui prolongent le fond du cadrant ou lui fond écho grâce au choix des motifs.




http://www.sicisjewels.com/

Constance Jacquot

samedi 17 novembre 2012

CARTE, édition de cartes de visites artisitques, et les éditions de boîtes artistiques Jean Boîte

CARTE

Le projet CARTE a été mis en place par David Desrimais et Mathieu Cénac en janvier 2010 et il semblerait qu'il prendra fin en 2013.

Le concept : tous les deux mois, CARTE fait appel à au moins 2 artistes contemporains, plasticiens,  penseurs, illustrateurs ou photographes, pour créer des cartes de visites qui présentent le nom de l'artiste et des fondateurs du projet. La seule contrainte des artistes et le petit format des cartes.

100 tirages par artiste sont effectués.
Les cartes de visites sont tout d'abord distribuées lors de "vernissage" autour des deux créateurs et en la présence des artistes collaborateurs qui peuvent présenter leur travail s'ils le désirent. Ces évènements regroupent une quarantaine de personnes. Les autres cartes de visites sont distribuées normalement, de main à main, au fil des rencontres.


Ce procédé de diffusion est original par sa liberté, son ouverture, sa gratuité, mais tout en restant très limité. Il est si inhabituel de trouver de l'art sur un support aussi petit, sur un objet aussi banal et sérieux, sans signature, sans titre, sans numérotation. Je n'ai pas eu la chance de me voir donner une de ces cartes... je ne fréquente sans doute pas assez le milieu de l'art pour avoir une chance !

La dernière édition de CARTE date de juin 2012... je n'ai pas trouvé plus d'info concernant le ralentissement ou la fin imminente du projet. Heureusement, les créateurs pleins d'imagination David Desrimais et Mathieu Cénac ont monté un autre projet depuis septembre 2011 qui prend la relève : les éditions Jean Boîte.

Jean Boîte Editions

Jean Boîte n'édite pas seulement des livres d'art mais des boîtes thématiques. Ces boîtes sont des objets concrets qui permettent de structurer la collections. Les éditeurs proposent un thème aux artistes à partir duquel ils réalisent leurs livres. Une fois que la boîte est pleine, elle est publiée.

Ainsi, le sujet abordé dans chaque boîte est traités par des artistes aux différentes pratiques et des points de vue et interprétations multiples sont fournis. Encore une fois, David Desrimais et Mathieu Cénac ont trouvé un procédé de diffusion original.

Les deux associés sont présents sur les foires et autres évènements de la vie artistique parisienne et en régions pour promouvoir leurs deux projets. Ils sont les commissaires des expositions "Welcome to our Futur" organisées par l'association vecteur interface au Blockhaus DY10 à Nantes.

Constance Jacquot

samedi 10 novembre 2012

Chloé. Attitudes au Palais de Tokyo (Saut du Loup)

La renaissance du Palais de Tokyo

Cet article est le premier d'un série présentant les très nombreux modules de la saison d'automne 2012 du nouveau Palais de Tokyo, « imaginez l’imaginaire », dont la superficie passée de 8000 à 22000 m². Ils vous permettront de découvrir les différents espaces car cette nouvelle disposition est déroutante quand on a connu la version précédente, beaucoup plus petite.

L'exposition Chloé. Attitudes est la première du cycle "Fashion Program" du Palais de Tokyo dans laquelle cette maison créée en 1952 dévoile ses archives. Elle n'est pas chronologique mais présente les pièces fortes des collections Chloé et ses designers, sélectionnés parmi 500 tenus et 10 000 croquis. Certaines tenues sont présentées pour la première fois.
La scénographie met les vêtements en lumière et permet de se rendre compte des matières.


Je trouve que cette exposition participe à la diversité et la richesse de l'offre culturelle du Palais de Tokyo même si elle ne justifie pas une visite pour elle seule.




Informations pratiques sur l'exposition "Chloé. Attitudes" au Palais de Tokyo :
Du 29 septembre au 18 novembre
Ouvert de 12h à 00h tlj sauf mardi
Les tarifs du Palais de Tokyo on bien augmentés : plein tarif 10€, tarif réduit 8€, gratuit pour les -18 ans, les demandeurs d'emploi

Le Tokyopass vaut vraiment son prix car on ne peut pas voir tout le Palais de Tokyo en une seule visite ! De 10 à 35€ selon les tarifs.

http://www.palaisdetokyo.com/fr/exposition/chloe-attitudes
http://www.chloe.com/#/chloe-attitudes/fr

Constance Jacquot




Expo "Bertand Lavier, depuis 1969" : Une vidéo pour mieux comprendre

Le Centre Pompidou a réalisé cette vidéo expliquant le travail de Bertrand Lavier et comment ils en sont arrivée à la notion d'hybridation pour le décrire.



Bertrand Lavier depuis 1969, STEINWAY AND SONS... par centrepompidou

dimanche 4 novembre 2012

Des Livres d'Art pas chers

Les livres d'art et catalogues d'expositions représentent un budget important lorsqu'on est amateur d'art. Dépenser une quarantaine d'euros dans un ouvrage est un investissement à réfléchir si l'on n'est pas un professionnel du milieu artistique (ce qui est en l’occurrence exactement mon cas). D'autre part, le style n'est pas toujours facile d'accès et le contenu est souvent exhaustif pour un amateur même éclairé.

Voici deux éditeurs qui proposent des livres d'art pas chers :

Taschen, des livres d'art à 10€


Taschen est un éditeur de livres d'art, de design et de cinéma de renommée mondiale et éditant dans plusieurs langues. Dès sa création dans les années 80, le constat de Taschen est que le marché du livre d'art doit être démocratisé. Aujourd'hui, il propose des ouvrages pour tous les goûts et tous les budgets.

J'ai dans ma collection 3 livres Taschen. Je les ai acheté dans la boutique de la collection permanente du Centre Pompidou , pour 10€ l'unité, ce qui est un prix imbattable ! Vous pouvez constater sur leur site que de nombreux ouvrages sont disponibles à ce prix.


Ces ouvrages sont d'excellente qualité, les reproductions sont grandes et nombreuses et le contenu est riche sans verser dans l'excès.

Autour de mouvement artistiques


Surréalisme par Cathrin Klingsöhr-Leroy
Expressionnisme Abstrait par Barbara Hess

Une vingtaine de pages retrace l'histoire du mouvement et présente ses fondements, caractéristiques et acteurs principaux, le tout en images.
Et le reste de l'ouvrage est consacré à la présentation d'un oeuvre et de son artiste. Le contexte historique est expliquée et l'oeuvre analysée. C'est très intéressant, le format est parfait : ce ni trop long ni trop court, ni compliqué ni simpliste.
Les livres font une centaine de pages.
Le sommaire de Surréalisme

Autour d'un artiste


Miro de Walter Erben et Hajo Düchting

Ce livre autour d'un artiste est plus long, environ 200 pages.  Il retrace la vie de Miro et l'évolution de son travail artistique. Cette mise en contexte permet de comprendre chaque étape et chaque changement. Tout au long de l'ouvrage, la vie de Miro est racontée comme une histoire, le narrateur utilise la première personne comme s'il avait passé tout ce temps avec l'artiste. Ce procédé rend la lecture particulièrement digeste.

De courts textes interviennent parfois en marge pour décrire (parallèlement à l'"histoire" principale) une période ou un tableau.

La collections les Mini Larousse, des livres d'art de poche à 3,5€

J'ai acheté Découvrir les Impressionnistes à la boutique du musée du Luxembourg

Je trouve que Larousse propose un format génial avec ces Mini Larousse. Il s'agit de petits livres d'art de 10 x 13 cm bien documentés et pratiques, pour seulement 3,5 €.
Bien documentés car ils couvrent l'ensemble d'un mouvement ou d'un artiste en 90 petites pages, sans manquer de les inclure dans leur contexte historique et de présenter les acteurs, fondements, évènements, etc. C'est-à-dire que rien ne manque.
Pratiques car du fait de leur format on les emmène partout et on les lit vraiment. J'ai découvert la collections avec Découvrir les Impressionnistes et il m'a beaucoup plu car il ne nécessite pas de connaissances préalables et la densité des informations permet de tout comprendre et de tout retenir.

Malgré le format, les reproductions ne manquent. Le seul défaut de ces collections est qu'il est parfois difficile de trouver le cartel de l'oeuvre.

On peut trouver les Mini Larousse dans les boutiques des musées et sur les différents sites e-commerce.

Les dossiers de presse


Dernière petite astuce, n'hésitez pas à demander les dossiers de presse dans les expositions. Ils sont gratuits et bien documentés la plupart du temps. Ils sont faciles à trouver dans les "petits" musées comme la Pinacothèque ou le musée du Luxembourg, alors qu'au Centre Pompidou, par exemple, je n'ai jamais réussi.

Constance Jacquot

lundi 22 octobre 2012

Avis sur l'expo "Bertrand Lavier, depuis 1969" au Centre Pompidou

Avis sur l'expo "Bertrand Lavier, depuis 1969" au Centre Pompidou : est-elle à voir ou non ?

A voir, car Bertrand Lavier est un artiste contemporain aux multiples facettes, qu'on ne peut classer dans un mouvement tant ses oeuvres sont variables. Elles surprennent et suscitent des interrogations : on ne comprend pas pourquoi, mais la recherche est plutôt ludique que frustrante. Bernard Lavier crée des court-circuits* en associant des objets ou des techniques inattendues.

Cette rétrospective de Bertrand Lavier au Centre Pompidou présente les différents types de travaux artistiques qu'il a entrepris depuis le début de sa carrière.
Il débute durant ses études en horticulture avec le land art.  L'exposition s'ouvre avec ses oeuvres des années 80 autour de l'addition et de la greffe.
Brandt/Hafner, 1984 (un réfrigirateur sur un coffre fort)
avec en arrière plan un souffleur de feuilles en suspension au dessus d'un meuble art déco






Un Calder sur un Calder
Bertrand Lavier a également produit des oeuvres qui sont des détournement d'objets industriels, ce qu'on peut apparenter au ready made, comme avec cette voiture Alfa Romeo Giulleta : elle est devenue oeuvre d'art dans son état d'origine, sans autre modification que la garder impeccablement propre, seul le bare-brise est changé et cassé à chaque exposition.

Bernard Lavier transpose différentes techniques artistiques sur une seule oeuvre, par exemple avec ce diptyque, une photo de peinture rouge recouverte à moitié justement de peinture rouge.
Crimson, 1986
Bernard Lavier s'oppose au credo que chaque technique, peinture ou sculpture par exemple, doit s'exalter dans sa spécificité. Il choisit de les mêler.

*Expression utilisée dans l'interview de Bernard Lavier dans le numéro 340 de Beaux Arts Magazine d'octobre 2012 par Fabrice Bousteau. Voici d'autres extraits illustratifs du regard de Lavier sur son travail et l'art contemporain :

"Un Van Gogh, c'est un chef d'oeuvre... à la limite de n'être pas très bon. A la limite de la catastrophe. En art, le meilleur, c'est ce qui flirte souvent avec la catastrophe."

Par rapport au droit moral des artistes et aux questions juridiques : "Je crois plutôt que la compagnie Campbell's auraient dû verser des royalties à Warhol. Les artistes ont surtout le devoir de faire ce qu'ils veulent."

"Je suis opposant à l'art contemporain et un partisan de l'avant-garde. [...] L'avant-garde, c'ets un esprit de recherche, d'artistes, de collectionneurs et d'amateurs passionnés et cultivés. Elle concerne des gens de tous horizons, avec un esprit très pointu, exigeant. Il est facile de penser que l'esprit d'avant-garde a fait son temps, qu'il est obsolète et qu'il cède à la place de l'art contemporain. Mais ce dernier est devenu un genre très similaire en définitive à ce qu'on appelle la "déco". Il est peuplé de gens qui ne s'intéressent pas vraiment à l'art, si ce n'est pour le statut social qu'il offre."

J'ai beaucoup de mal à trouver ma place dans cette dernière citation en tant que simple amateur d'art, même si je suis d'accord avec le propos. En tant que point de vue d'artiste, il a quelque chose d'extrême.

Infos pratiques de l'expo "Bertrand Lavier, depuis 1969" au Centre Pompidou
Du 26 septembre 2012 au 7 janvier 2013
Tlj sauf mardi de 11h à 21h
Temps de visite : 30 min
Tarifs : 13€, réduit 10-11€
Je rappelle que les passes du Centre Pompidou proposent des tarifs très intéressants (pour les jeunes, il est amorti en moins de 3 expos)

Pensez au Centre Pompidou Virtuel pour en savoir plus sur Bertrand Lavier : http://www.centrepompidou.fr/cpv/

Constance Jacquot