samedi 21 septembre 2013

La rétrospective Roy Lichtenstein au Centre Pompidou

L'exposition Roy Lichtenstein au Centre Pompidou est à ne pas manquer : vous sortirez des sentiers battus en découvrant l’œuvre de ce peintre très connu du grand public dont les tableaux appartiennent à l'"imagerie collective".

Aucun excuse pour la rater, le Centre Pompidou est ouvert jusqu'à 23h !

Roy Lichtenstein est irrémédiablement associé, et à juste titre, à cela :
M-Maybe de Roy Lichtenstein, 1965
C'est là que vous vous dites "Mais oui, bien sûr, je connais". La réalité est que vous ne connaissez que la part iconique de sa carrière. L'exposition Roy Lichtenstein est en cela destiné à tous les publics, c'est la sortie culturelle agréable et facile pour tout le monde, qu'on soit amateur d'art ou non. Les pièces sont jolies, au sens esthétique commun, et compréhensibles. L'artiste a beaucoup parlé de son travail et les citations sont nombreuses sur les cartels ; ce procédé rend très vivante l'apprentissage des œuvres.

Le Centre Pompidou nous offre une rétrospective très bien structurée dans laquelle nous sommes guidées à travers les différentes périodes et thèmes, sans risque de nous perdre.

Des tableaux iconiques de Roy Lichtenstein


Oh, Jeff... I love you, too... But... - 1964
Au début de sa carrière, Lichtenstein peint du figuratif et du naïf, et se tourne vers l’expressionnisme abstrait. Il met rapidement en place le procédé qui le rendra célèbre : il utilise un sujet publicitaire ou tiré d'une BD, agrandit et recadre l'image pour la reproduire avec la texture industrielle et plate du format d'origine. Il assume cette fascination pour les couleurs criardes et les visuels commerciaux, ainsi que l'utilisation d’acrylique, peinture plutôt bas de gamme. Le motif des points est complètement volontaire pour rappeler le grain laissé par l'impression de mauvaise qualité.

Lichtenstein a appliqué ce processus créatif pour ces célibrissimes tableaux de femmes, tirées de l'imagerie collective de la jeunes femmes glamour et fragile débordante d'émotion vis-à-vis de son homme.


Aux peintures les moins connues


L'exposition du Centre Pompidou nous permet de découvrir par exemple la série des brushstrokes, qui représente des coups de pinceau agrandis, devenant ainsi sujet de l’œuvre, comme une hymne à la peinture.
Brushstrokes - 1965

Lichtenstein a, après la peinture, représenté l'art comme sujet, avec des réécritures d'oeuvres de Picasso, Mondiran, Matisse... Au-delà de ces séries, on trouve aussi beaucoup de référence à l'histoire de l'art dans ces tableaux, comme les vagues d'Hokusaï qui sont placées dans un paysage.
Drowning Girl - 1963 (la mer d'Hokusaï, non?)

Autre découverte intéressante de Lichtenstein : le nu féminin. Il applique son style extrêmement aseptisé pour représenter des femmes aux corps lisses et parfaits mais sans le moindre érotisme.

Lichtenstein a aussi été sculpteur


La grande découverte de cette expo sont pour moi les sculptures de Lichtenstein, des volumes ou des représentations 2D comme des peintures découpées, toujours en appliquant son trait, ses points sérigraphiés et ses couleurs ; la transposition est d'ailleurs étonnante.
Cup and saucer - 1977



Blonde - 1965
A chaque exposition, le Centre Pompidou propose un petit album pour 9€, encore une fois bien fait, synthétique et avec de larges visuels et un texte digeste.

Les phrases pour se la raconter :

  • "2/3 des oeuvres du Centre Pompidou sont inédites par rapport à l'exposition de la Tate"
  • "On apprend à décrypter ce peintre hyperpopulaire qu'on pensait connaître à tort."
  • "Il nous montre la force des images, et c'est une problématique qu'on a pas fini d'aborder" 

Infos pratiques sur l'exposition Roy Lichtenstein au Centre Pompidou :


Jusqu'au 4 novembre
La densité de visiteur est très correcte et la visite donc très agréable, le Centre Pompidou est ouvert jusqu'à 23h tous les soirs sauf le mardi
Durée de visite : 1h
13€, TR 10€ / 11€, TR 9€, selon période



Constance Jacquot