L'exposition d'Henri Cartier-Bresson au Centre Pompidou est sans conteste l'une des expo parisiennes immanquables de l'année.
Henri Cartier-Bresson (1908-2004) est un emblème de la photographie française. Il a traversé le XX° siècle et immortalisé de nombreux évènements marquants, sous un angle non-consensuel et en imposant son regard.
Beaucoup de public est accueilli dans cette expo à Beaubourg, ce qui gêne la visibilité des pièces de petit format à certaines heures. Heureusement, la gestion du flux de visiteurs est intelligente : le temps d'attente est indiqué à l'entrée du Centre Pompidou, la queue est minutée à l'entrée de l'exposition et on peut lire la biographie du photographe sur quelques mètres de mur en patientant. Et surtout, le musée est ouvert jusqu'à 23h, après 19h le week-end et 20h30 en semaine, la visite est très tranquille.
L'exposition est à la fois chronologique et thématique, et transmet la richesse de la vie de Cartier-Bresson et la variété de son travail. De son vivant, il supervisait ses expositions et uniformisait les tirages ; le choix des regroupements dans la scénographie de cette rétrospective casse cette unité. Les salles ne se ressemblent pas, j'ai particulièrement été touché par les photographies surréalistes et abstraites, et par celles des grands événements de l'histoire.
Le surréalisme dans les photographies d'Henri Cartier-Bresson
Henri Cartier-Bresson, Livourne, 1933 |
L'instant était décisif |
Grâce à son ouverture intellectuelle, ses voyages et son attrait pour plusieurs disciplines créatives dès la jeunesse -avant de devenir photographe, il a touché en amateur à la peinture et au dessin-, il fréquente rapidement le milieu artistique dont les surréalistes.
Le surréalisme est subtil dans ces clichés : les corps sont déformés, le sujet du rêveur est récurrent, la déambulation et le jeu sont souvent représentés. Une série prend comme sujet des objets et personnes empaquetés et voilés, en créant le suspense, dans une espèce d'érotisme de l'objet. Il nous sensibilise à l'attitude et au hasard, valorisé comme une "magie circonstancielle", car en photographie le hasard est objectif car il constitue les arrière-plans.
Un autre point de vue sur l'actualité
Le couronnement de George VI le 12 mai 1937 |
Libération du camps de Dessau en 1945 |
Ces photographies de presse et des grands événements m'ont semblé les plus intéressants, par exemple celles du couronnement de George VI en Angleterre sur lesquelles il choisit d'immortaliser le public plutôt que l'action elle-même et nous oriente notre regard différemment.
Les phrases pour faire genre-je-l'ai-vu-alors-qu'en-fait-non :
- "Les tirages sont vraiment petits, va boire un verre chez Georges avant d'y aller, pas avant 21h30, sinon tu ne vois rien."
- "Il a vraiment immortaliser des morceaux d'histoire qu'on n'apprend pas dans les livres, comme les premiers congés payés, avec des gens sur la plage, c'est passionnant."
- "Cartier-Bresson tient de l'artistique et du reportage à le fois, quelle polyvalence et quel talent !"
Informations pratiques sur la rétrospective d'Henri Cartier-Bresson au Centre Pompidou :
Jusqu'au 9 juin 2014
Horaires : du mercredi au dimanche de 11h à 23h
Tarif : de 9€ à 13€, les prix des pass annuels commencent à 18€
Durée de visite : 1h15
Constance Jacquot
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