mardi 4 février 2014

Zeng Fanzhi, l’expo perturbante du MAM…

Les artistes contemporains chinois, poids lourds du marché de l’art international mais encore peu présentés dans les institutions, gagnent en notoriété et le Musée d’art moderne de la Ville de Paris s’inscrit dans la tendance avec la rétrospective de Zeng Fanzhi, exposé pour la première fois en France.


Vous avez jusqu’au 16 février 2014 pour découvrir dans cette expo au contenu et au tarif accessibles ce peintre pékinois bien connu des collectionneurs mais moins du grand public se reconnaît à son style marqué par la croisée des inspirations traditionnelles et modernes. Les peintures de Zeng Fanzhi sont chargées de références picturales et se révèlent de plus en plus déroutantes au fil de la visite, avec un coup de pinceau à la Pollock et un univers glauque comme celui de Bacon.

Zeng Fanzhi – Pure Land – Huile sur toile 2012 – Courtesy Gagosian Gallery

Dans les peintures de Zeng Fanzhi s’entrechoquent les influences picturales asiatiques et occidentales : les paysages chinois sont interprétés avec un graphisme pop art et expressionniste, des tableaux obscures et abstraits côtoient les thèmes politiques mais sans engagement de cet artiste resté en Chine mais mondialement vendu. Pure Land, peinture monumentale en 4 panneaux de plusieurs mètres de long, emprunte le sujet et le traité des branchages à la peinture traditionnelle chinoise sur des couleurs très pop pour le paysage avec un trait qui pourrait appartenir à un artiste expressionniste abstrait.

L’exposition, antéchronologique, commence par les œuvres les plus récentes de Zeng Fanzhi, et certainement les plus impressionnantes par leur format et la vivacité du coup de pinceau. Les images et paysages même figés dans la toiles paraissent dynamiques grâce au talent de Zeng Fanzhi et l’œil y voyage facilement, angoissé par l’absence d’humains au profit d’animaux démesurés.

Zeng Fanzhi – Hare (Lièvre) – Huile sur toile 2012 – Collection Pinault

Cette rétrospective du MAM met en exergue le travail sous forme de séries de Zeng Fanzhi, dont l’une des plus perturbante est celle des masques, nourrie par l’idée que personne ne peut vivre sans masque dans nos sociétés modernes, surtout dans le Pékin grouillant de l’artiste.

Zeng Fanzhi – Mask Series no.08 – Huille sur toile 1997 – M+ Sigg Collection

Zeng Fanzhi – Portrait – Huile sur toile 2004 ©Zeng Fanzhi

On retrouve dans cette série d’une part des symboles de l’esthétique socialiste récurrente en peinture tels que les foulards rouges, les fleurs colorées kitsch, et d’autre part des éléments déroutants comme les pupilles en croix. The Last Supper est une citation directe de l’œuvre de De Vinci mais aussi une analogie avec une réunion politique.

Zeng Fanzhi – The Last Supper – Huile sur toile 2001

La dernière salle de l’exposition Zeng Fanzhi est un point orgue de bizarroïdité avec des scènes d’abattoirs…

Informations pratiques de l’exposition Zeng Fanzhi au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris :


Jusqu’au 16 février 2014

Du mardi au dimanche de 10h à 18h et le jeudi jusqu’à 22h
Une expo très calme même le week-end

Tarifs : 3,5€ à 7€
Durée de visite : 40 min

Site de l’exposition

Constance Jacquot
Publié sur Mother Shaker

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