lundi 1 avril 2013

Avis sur le livre "Aimer (quand même) le XXI° siècle" de Jean-Louis Servan-Schreiber

Aimer (quand même) le XXI° siècle de Jean-Louis Servan-Schreiber : est-il à lire ou non ? C'est un livre plein d'optimisme et qui donne à réfléchir, tout en restant accessible à un large public. Le style est clair et absolument pas pédant, contrairement à ce dont je m'attendais.

Jean-Louis Servan-Schreiber est d'une grande justesse, il ne verse dans aucun excès pour nous livrer ces quelques clés pour mieux vivre notre époque. Il démontre que même si nous avons l'impression que tout était mieux avant du fait des problèmes économiques, nous vivons mieux qu'il y a 50 ans, et les avancées technologiques sont tout de même porteuses d'espoir.

Le centre de sa réflexion est à propos du numérique et de ses conséquences, dans le contexte d'incertitude que nous peinons à éviter.

Le numérique a, depuis 15 ans, radicalement changé nos vies, de façon comparable à l'invention de l'imprimerie au XV° siècle, ce qui permet à l'auteur de comparer le XXI° siècle à une nouvelle Renaissance. Mais cela ne va pas sans paradoxe ni inconvénient.
Notre mémoire s'externalise de plus en plus, grâce aux informations disponibles sur internet et sur nos machines constamment à portée de main. Cette réalité accroît notre dépendance à ces machines, ce qui crée invariablement un stress.
La disponibilité de ces technologies sensées faciliter notre vie et notamment la communication peuvent nous plonger au contraire dans la solitude. Cette hypercommunication, rendue possible grâce à l'omniprésence des appareils mobiles, devient excessive, encombrante et donc difficilement gérable. On pourrait potentiellement connaître des millions de personnes mais nous n'en choisissons que quelques unes. Nos liens avec autres peuvent devenir multiples avec facilité mais demeurent toujours aussi faibles, l'omniprésence d'écrans font au sens étymologique du terme "écran" justement. Le numérique et l'évolution qu'a pris notre mode de vie devenu très individualiste, avec par exemple l'éclatement de la famille, l'augmentation des temps de trajet, génère plus de solitude qu'avant, parfois subie, parfois choisie, et nous force à une grande adaptabilité entre moments seuls et en groupes, même avec des gens qu'on ne choisit pas (au travail...).
Le virtuel est devenu notre nouveau réel et la période d'adaptation durera sans doute encore une ou deux décennies.

Cette technologie, comme beaucoup, permet de répondre à nos désir, tout en en créant de nouveaux, mais ne répond pas au vide de notre âme.

En plus de ce thème centrale récurrent, Aimer (quand même) le XXI° siècle aborde aussi, entre autres, la perte des racines, des repères, des croyances, l'accélération incontrôlable du quotidien (que Servan-Schreiber a déjà traité dans Trop vite !), la surinformation... Pour lui, le plus grand enjeux auquel nous avons à faire est la préservation de la planète.

J'espère que ces quelques lignes vous auront donné envie d'en lire plus car n'importe qui peut puiser de l'espoir dans les pages d'Aimer (quand même) le XXI° siècle et ça fait du bien !


Constance Jacquot

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