vendredi 24 janvier 2014

Brassaï clame son amour pour Paris à l’Hôtel de Ville

Brassaï l’a dit, il ne manque que 2 lettres à « Paris » pour devenir « Paradis ». Cette exposition gratuite prolongé jusqu’au 29 mars 2014 (tel est son succès !) par l’Hôtel de Ville de Paris est dédiée à la beauté et au(x) charme(s) de la capitale et des parisiens, à travers le talent du photographe qui lui a dévoué 50 ans de travail.

Le Baiser, 1936


L’exposition Brassaï nous éloigne des clichés en noir et blanc très intégrés à l’imagerie parisienne -escaliers menant à Montmartre, amoureux sur les quais, gargouille surveillant les toits, etc. Le photographe, arrivé à 25 ans de sa Roumanie natale, a immortalisé les quartiers, les métiers et la vie des parisiens à partir des années 30, nous laissant ainsi un témoignage indélébile de cette époque révolue.

Chaque cliché s’attache à un sujet dans un cadre étroit, aussi bien un parisien, que du mobilier urbain ou qu’une façade d’immeuble. Plutôt que de s’appuyer sur la beauté esthétique de Paris, Brassaï personnifie actions et sentiments dans ses personnages capté par son objectif ; même les grilles des parcs et rebords de fenêtre prennent vie.

La colonne Morris, 1933 et Le ruisseau qui serpente, 1931-32

Brassaï n’utilisait pas de lumière artificielle et attrapait dans l’instant la lumière juste, créée par le hasard des phares d’une voiture ou d’un lampadaire. Ses photographies de Paris de nuit sont caractérisées par cette méthode et par une atmosphère épaisse et brumeuse. Les sujets du Paris nocturne et bohème représentent souvent le mouvement et la notion de passage, immortalisant ainsi l’éphémère.

Allumeur de réverbère, 1933
Coulisses des Folies Bergères, 1933

L’exposition Brassaï présente également un pan de son œuvre méconnue du grand public autour des graffitis, qu’il a collectionné dès son arrivée à Paris sous forme de croquis puis de photos. Ces éléments ont servi de maquettes pour constituer une tapisserie en laine qui peut être vue comme une « galerie » de graffiti. Cette œuvre surprenante ouvre l’exposition et invite ainsi le visiteur à oublier ses préjugés sur Brassaï afin d’être prêt à admirer l’étendue de son talent.

Informations pratiques sur l’exposition Brassaï, Pour l’Amour de Paris :


Jusqu’au 29 mars 2014
A l’Hôtel de Ville de Paris, du lundi au samedi de 10h à 19h
Attention :  il faut prévoir 30 min de queue minimum pour entrer, même en semaine

Accès gratuit

Durée de la visite : 1h

Pour avoir un aperçu, la ville de Paris a édité une application Ipad/Iphone avec une trentaine de photos de l’exposition.

Constance Jacquot
Article publié sur Mother Shaker